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 Bilan - Suisse
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Le trafic Africain ne représente que 3% du trafic mondial. En 2014 le trafic cumulé des aéroports africains était d’environ 181 millions de passagers enregistrant une croissance de seulement 2.9% par rapport à l’année 2013. Au-delà de la faiblesse de la fréquentation et des ressources humaines, s’ajoute un manque de sécurité, d’infrastructures modernes et de moyens. Pourtant, les prévisions du trafic aérien en Afrique sont plutôt optimistes mais beaucoup reste à faire pour soutenir cette croissance. 

Hammamet (TUNISIE)- La 54ème assemblée générale de l’ACI Afrique, à Hammamet, est pour la région africaine composée de 61 membres réguliers répartis dans 49 pays gérant 250 aéroports et 26 partenaires commerciaux, une occasion de mettre sur la table tous les problèmes auxquels l’aviation africaine est confrontée pour apporter des solutions durables face aux urgences. Les responsables réunis en Tunisie ont mesuré à sa juste valeur leur degré d’engagement pour que l’Afrique, qui a su résister au choc financier et économique de 2009 en affichant des taux de croissances honorables et malgré des fléaux comme Ebola et le terrorisme, puisse assurer plus que jamais sa place dans le 21ème siècle.

Défis

Le transport aérien en Afrique souffre de plusieurs handicaps empêchant son développement, souligne Ali Tounsi, le Secrétaire général d’ACI-Afrique dans un rapport soumis aux membres de cette organisation. Des extraits de ce rapport dont Continent Premier a eu accès font état notamment:

• D’un espace aérien quasi fermé pour les liaisons interafricaines : La Décision de Yamoussoukro censé ouvrir l’espace aérien interafricain est devenue obligatoire le 12 août 2002, après son approbation par des chefs d'États et des gouvernements de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en juillet 2000. Cependant, note le Rapport, 27 ans après la Déclaration initiale de Yamoussoukro en 1988, et plus de 13 ans après que la Décision de Yamoussoukro soit devenue pleinement contraignante, il y a peu d’avancées. L'Afrique a la densité de vols la plus basse de tous les continents. Le marché intra-africain représente moins de 1% du marché mondial.

• Des billets d’avions les plus chers au monde : un vol aller/retour de Banjul en Gambie à Ndjamena au Tchad environ coûte trois mille dollars 3000$ et nécessite 21 heures de voyage. Pour ce montant, on pourrait avoir un vol aller/retour de Nairobi à destination de Shanghai ! C’est le fait du manque de compagnies africaines performantes et le coût des taxes très élevés, justifie le Rapport du Secrétaire général d’ACI-Afrique.

• Un plus grand nombre d’accidents de transport aérien : Le continent africain détient le record malheureux du plus grand nombre d’accidents de transport aérien au monde. Beaucoup reste à faire au niveau des compagnies aériennes, des aéroports et de la règlementation.

Solutions

Face à ce diagnostic, sans complaisance, ACI-Afrique a mis en place une série de mesures pour accompagner efficacement ses aéroports membres. En effet, l’industrie du transport aérien est une source de croissance économique très fragile en Afrique qui nécessite une prise de conscience collective et une grande volonté pour casser les barrières du protectionnisme et la libéralisation de l’espace intra- africain. Aussi l’investissement dans les ressources humaines, l’amélioration des infrastructures et le matériel et l’adaptation des réglementations nationales aux standards internationaux sont les piliers pour une industrie aérienne pérenne en Afrique.

ACI-Afrique, souligne le Rapport, mise beaucoup sur la formation du personnel de ses aéroports membres. Ainsi, le Bureau Régional continue de mettre fortement l'accent sur l’offre de séminaires de formation et de bourses d’études pour les membres de la région. ACI Afrique en coordination avec le Fonds ACI et le Programme d’Assistance aux Aéroports des Pays en voie de Développement (DNA) de l’ACI ont organisé un ensemble de cours de formation gratuit pour les aéroports membres. Depuis le début de l’année 2015, 154 personnes de 51 pays ont été formées gratuitement par l’ACI. Notons que ces formations déclinées en français et en anglais ont eu lieu au Maroc, au Bénin, aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada et tournaient principalement autour de l’évaluation des alertes à la bombe, à la prise de décision collaborative d’aéroport (ACDM), au défi de la formation en matière de sûreté en Afrique, la sécurité aéroportuaire, la participation à des exercices de simulation d’accident d’avion ( à Atlanta et à Montréal). En outre la fin de l’assemblée générale d’ACI Afrique est marquée par l’ouverture d’un séminaire de formations sur le leadership et la décision collaborative d’aéroports du 23 au 25 octobre à Hammamet.

Sécurité: une expérience africaine qui s’exporte.


Le Programme APEX né en Afrique fait des émules dans le reste du monde. Soulignons que ce Programme APEX pour l’amélioration de la sécurité dans les Aéroports membres, des équipes d’experts ont effectué des revues de sécurité dans les aéroports du Caire (Egypte), de Ndjamena (Tchad), de Dakar (Sénégal), d’Abuja (Nigeria), de Lagos (Nigeria), d’Entebbe (Ouganda) et de Bamako (Mali) du 3 mai au 26 juin 2015.. Le nombre de visites APEX en Afrique s’élève à 16 ce qui représente 35% de toutes les missions dans le monde. Ce taux montre bien une grande volonté des aéroports africains pour améliorer le niveau de sécurité.


Pour son rayonnement international ACI Afrique qui aura pour la première fois un de ses représentants comme vice-président de l’ACI monde dès janvier 2016 et en droite ligne de sa stratégie de communication participe aux évènements régionaux et internationaux. Son secrétaire général était à Dakar, le mois de juin dernier pour participer à l’assemblée générale de l’UGAACO (Union des gestionnaires d’aéroports de l’Afrique centrale et de l’Ouest). Présent en Afrique du Sud en septembre 2015, le secrétaire général d’ACI Afrique a présenté le thème de "la sécurité en Afrique et les moyens pour l’améliorer » à l’occasion du 21ème forum de développement de World routes summit à Durban. ACI Afrique était aussi présente à Montréal Canada à la réunion des directeurs régionaux de l’ACI. 

El Hadji Gorgui Wade NDOYE. 

 

Ali Tounsi, le Secrétaire général ACI-Afrique : " Les aéroports qui ne seront pas aux normes seront affichés sur internet"



La 24ème Assemblée générale annuelle, du Conseil International des Aéroports (ACI) région Afrique, qui s'est tenue du 20 au 22 Octobre 2015 à Hammamet, Tunisie, a permis aux 400 preneurs de décision, des prestataires de service dans le monde, des gestionnaires d'aéroports, des leaders de l'industrie, ainsi que les présidents et les membres du Conseil de l’ACI Afrique de discuter du thème: «Leadership et Innovation dans la Gestion des Aéroports". Tous les aspects pour une industrie aéronautique leader et innovante en Afrique, l'amélioration de la gestion aéroportuaire, l'encouragement à l’innovation dans le secteur et la formation des leaders de demain ont été traités. Aussi les menaces futures de cyber sécurité sur l'aviation et leurs impacts et le besoin de travailler ensemble pour élaborer un cadre règlementaire de cyber-sécurité a été abordé, sous la présidence de Pascal Komla, Président ACI-Afrqiue. Ali Tounsi, le Secrétaire général nous en dit plus dans cet entretien exclusif. 


ContinentPremier.Com (CP): Monsieur Ali Tounsi, peut-on savoir aujourd’hui les ambitions de votre organisation au vu des nombreux défis qui pèsent sur l’aviation africaine ?

Ali Tounsi: «L’ACI-Afrique représente les exploitants d’aéroports Africains. Sa mission principale est de promouvoir l'intérêt collectif des aéroports et les communautés qu’elle dessert et de promouvoir l'excellence dans la gestion et l'exploitation des aéroports, contribuant ainsi à fournir aux passagers un système de transport aérien plus sûr, plus sécurisé, efficace et écologiquement responsable.. Notre mission, au vu des problèmes auxquels font face des aéroports africains, est d'améliorer la sécurité, parce qu'il y a un grand problème en Afrique : un taux d'accidents très élevé, pas de ressources et surtout une faiblesse dans la connaissance des normes et recommandations internationaux relatif aux aéroports. Alors nous sommes en train d'œuvrer à travers des programmes d'assistance aux aéroports, la formation, le partage des connaissances, pour relever ce défi et améliorer le niveau de connaissance et de technicité du personnel travaillant dans les aéroports. Vous savez que la Déclaration d’Abuja exige que tous les aéroports soient certifiés d'ici la fin 2015. Or, aujourd’hui il y a seulement 28 % des aéroports qui sont certifiés. Il y a donc beaucoup à faire dans un temps très court, parce qu’un aéroport non certifié ou qui n'assure pas la sécurité ou n’est pas conforme aux standards internationaux sera affiché sur le net. Cela peut réduire son trafic car personne ne veut atterrir dans un aéroport qui n’est pas conforme. Ça c'est le grand défi et nous avons réservé une partie de notre budget pour faire beaucoup plus de formations. Cent cinquante quatre (154) personnes de 51 pays ont été formées gratuitement en 2015 mais notre objectif c'est de faire peut-être le double d'ici peu. Cela demande beaucoup de ressources et beaucoup d'efforts, mais nous saurons relever le défi". 


CP: L'Afrique de demain est entrain de naître avec une économie en pleine croissance malgré les difficultés, quel est le rôle que vous comptez jouer pour accompagner le Continent dans son envol?

Ali Tounsi: "Comme vous le savez et comme beaucoup d'experts l'ont dit, l’Afrique est jeune elle a du potentiel, du dynamisme et des ressources. Maintenant, avec à peu près 181 Millions de passagers par an, notre ambition c'est de jouer avec les grands, avec nos capacités, avec nos ressources, on peut le faire. Cela nécessite seulement de la bonne foi, de la coopération et de la prise de conscience collective. C'est pas difficile, on peut le faire si on œuvre ensemble pour l'amélioration du Continent". 

CP: Pour la première fois d'ailleurs dans l'Histoire un de vos membres va occuper le poste de vice-président de l'ACI Monde ! Pensez-vous que cela vous donnera une meilleure image, à vous qui êtes des techniciens et que les hommes politiques ont compris aussi les enjeux ?

Ali Tounsi: « Bien sûr ! En fait, c'est la première fois mais ça ne sera pas la dernière ! Nous avons en Afrique le plus grand développement économique au monde. Des pays comme le Ghana et le Nigeria comptent parmi les pays qui progressent le plus au monde ce qui donne une idée du futur de l'Afrique. On a aussi de grands leaders et de l’influence. La nomination du président de l'ACI Monde, qui comporte actuellement plus de 1.800 aéroports n’est pas une chose facile mais qui se mérite, considérant les efforts qu'on est en train de faire avec de maigres moyens. Juste un petit exemple : un programme qui a démarré en Afrique, l’Apex (l'excellence en matière de sécurité), est devenu maintenant un programme mondial ! En 3 ans, on l’a expérimenté, et les autres l’ont adopté ». 

CP: Le programme APEX est donc né en Afrique?

Ali Tounsi: « Oui et on a beaucoup d'autres programmes qui sont nés en Afrique. En fait, en Afrique, on a beaucoup d'idées, on a beaucoup de créativité mais le problème parfois, c’est que ça n'aboutit pas. Mais si c’est repris de l'autre côté ça aboutira. C'est ça qu'il faut changer peut-être ! Mais ce programme a abouti et on est même allé faire des audits de grands aéroports comme à Beijing en Chine qui fait 85 millions de passagers et à Toronto au Canada, aussi aux États-Unis, en Amérique latine, on était partout. C'est né en Afrique et maintenant c'est devenu universel et ça démontre qu'on a du potentiel en Afrique". 

CP: Le Maroc vient de renouveler votre accord de siège. Une bonne nouvelle ?


Ali Tounsi: « Oui, le renouvellement du contrat de siège est une bonne chose car le Maroc est un grand leader en Afrique. Maintenant on a le bi-pôle en Afrique: l’Afrique du Sud au sud et on a le Maroc au nord et être dans un des pôles ne fait que renforcer nos moyens, nos experts etc. Parce que notre hôte l’ONDA au Maroc nous offre aussi des experts pour aider les autres aéroports en Afrique". 

Propos recueillis, à Hammamet, par El Hadji Gorgui Wade NDOYE.