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ENFANTS DE COTE D’IVOIRE : LA MISERE A L’ODEUR DE CACAO.

Publié le, 28 juillet 2010 par El Hadji Gorgui Wade Ndoye

La situation des enfants s'est grandement détériorée depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire. L'effondrement des services sociaux et l'augmentation des violences font que les droits des enfants ont subi un recul.

Le constat que font nos interlocuteurs est accablant. La dernière analyse de la situation menée par l'Unicef a montré entre autre que l’état de santé des enfants n’est guère satisfaisant et que le droit à la survie n’est pas respecté pour beaucoup d’entre eux malgré les initiatives en la matière. A cause de l’analphabétisme élevé, surtout chez les femmes rurales, un grand nombre de familles ne possèdent pas les connaissances nécessaires à la réalisation de leurs obligations.

Au niveau de l’offre d’éducation, le dysfonctionnement général du système éducatif est lié à : la politique limitée de la carte scolaire, l’insuffisance des infrastructures et des équipements, l’insuffisance ou l’absence de personnels éducatifs, l’absence de cantines scolaires, les effectifs pléthoriques, le programme scolaire inadapté, l’environnement scolaire non attractif (violences, harcèlement sexuel à l’école, etc.).

Au niveau de la demande, deux problèmes émergent : la perception négative de l’école et la faible capacité financière, culturelle et intellectuelle des parents. La perception négative de l’école par les parents concerne : les stéréotypes de la société sur la petite fille, le fait que l’école n’est pas crédible et la perte de confiance en elle, l’absence de motivation en raison de l’absence et de l’insuffisance de débouchés, le poids de la tradition et des pratiques traditionnelles, le mariage précoce et forcé, la manifestation insuffisante de la volonté politique, le manque de suivi des enfants par les parents.

Quant à la faible capacité des parents, elle porte sur : la faiblesse du revenu des parents, l’absence de pièces administratives, l’incapacité à faire face aux maladies affectant les enfants (VIH, maladies invalidantes, problèmes nutritionnels, etc.), le cadre familial inadapté (familles monoparentales, parents alcooliques, enfants affectés par la crise, filles exposées aux grossesses précoces, etc.) et l’analphabétisme des parents.

Au niveau de la société, l’environnement sociopolitique accentué par la crise militaro politique qu’a connu la Côte d’Ivoire a engendré de nouveaux défis, notamment, les enfants rendus vulnérables du fait du conflit.

Le non enregistrement des enfants à l’Etat civil, l’exploitation économique et la traite d’enfants, les enfants privés du milieu familial (enfants de/dans la rue), les enfants et la justice juvénile, les enfants handicapés, les mutilations génitales féminines, les sévices et exploitations sexuels, le mariage précoce/forcé constituent les principaux problèmes de protection.

De plus, la problématique de la fourniture de l’eau, de manière continue, aux populations rurales et urbaines de Côte d’Ivoire demeure préoccupante. En Côte d’Ivoire, le faible suivi des bonnes pratiques d’hygiène concerne toute la population en particulier les femmes et les enfants. Ce problème se pose avec plus d’acuité en milieu rural qu’en milieu urbain car le faible taux d’alphabétisation de la population en milieu rural est un facteur de risque particulièrement aggravant. L’utilisation d’installation saine d’évacuation des excrétas concerne environ 2/3 de la population au niveau national (65%) avec de fortes disparités entre milieu d’habitat (39,1% en milieu urbain contre 25,9% en milieu rural) en 2008.

De façon globale, l’EIS 2005 estime la prévalence du VIH dans la population générale à 4,7 %. Ce taux de séroprévalence varie selon le sexe (6,4 %) chez les femmes contre 2,9% chez les hommes) et selon le milieu d’habitat (milieu urbain 5,4 % et milieu rural 4,1 %). Selon les résultats de l’enquête MICS 2006, parmi les femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont donné naissance au cours des deux dernières années précédant l’enquête, seulement 14% ont fait le test dont 11% ont pris connaissance de leur résultat.

L’analphabétisme et la pauvreté ne favorisent pas la responsabilisation des femmes enceintes et des conjoints et ne leur permet pas toujours d’assumer leur devoir de contribuer à la résolution des problèmes liés à la PTME. Par ailleurs, le faible contrôle des ressources domestiques empêche les femmes enceintes de jouir de leurs droits à l’information et par ricochet aux services de PTME.

Misère de l'enfance dans l'exploitation du Cacao en Côte d'Ivoire

La traite des enfants en Côte d’Ivoire n’est pas que transfrontalière. Même si cette dimension est beaucoup plus médiatisée. La traite interne à une ampleur plus importante (90% des enfants victimes de traite en Côte d’Ivoire) mais moins visible. La traite transfrontalière vers la Côte d’Ivoire s’effectue à partir de pays de la sous région ouest africaine (le Burkina Faso et le Ghana notamment).

La problématique des champs de cacao a encore un fois retenue l'attention de la presse internationale mais ne représente qu'une partie de la problématique du travail des enfants. Les formes de travail abusives comprennent aussi le travail domestique des enfants.

L’exclusion des enfants du système scolaire ou le non accès à l’école place les enfants dans une situation favorable à une entrée précoce dans le monde du travail. Le système éducatif ivoirien a un rendement interne relativement faible. Les faibles performances du système scolaire et l’absence de stratégies de récupération des déchets de ce système constituent un facteur favorisant du travail des enfants.

Les populations tolèrent d’une manière générale le phénomène du travail des enfants. Elles l’expliquent par le fait que les parents ne peuvent en aucun cas laisser leurs enfants au village alors qu’ils sont au champ et donc sans surveillance. Les populations expliquent non seulement le travail des enfants par le désir des parents d’éviter l’oisiveté à ces derniers mais aussi par la nécessité de donner une formation ou une saine occupation aux jeunes dé scolarisés ou en vacance, en vue de pérenniser les activités des parents.

La commission d'experts du Bureau international du travail (BIT) a noté dans ses commentaires (2009) sur l'application de la Convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, adoptée en 1999 qu’en Côte d’Ivoire , la vente et de la traite d'enfants est estimée à environ 200 000 enfants en provenance du Burkina Faso, du Mali, du Togo, ainsi que du nord et du centre du pays travaillent dans les plantations de cacao. C’est une information fournie par l’UNICEF en février 2007.

Concernant l’application de la Convention 182 en Côte d’Ivoire, d'autres préoccupations sont également relevées (exploitation sexuelle, travaux dangereux etc) mais la situation des enfants soldats s'est améliorée et cela a été noté avec satisfaction par la Commission. Pour la Convention 182, beaucoup de pays (y compris des pays développés) ont des préoccupations, et la Côte d'Ivoire n'est pas le seul à recevoir des commentaires.