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Environ 2,5 millions de migrants, originaires d’Asie et d’Afrique, travaillaient en Libye avant le début du conflit. Les occidentaux ont mis à l’abri leurs ressortissants de même que les Chinois qui ont réussi à transporter en 10 jours 35,860 personnes occasionnant une dépense de pas moins de 700,000 euros par jour. Côté Afrique sub-saharienne, certains Etats ont pu dégager du bourbier libyen quelques uns de leurs ressortissants et souvent avec l’aide des organisations internationales. Beaucoup sont morts là bas, dans l’anonymat, et pris comme cibles. Ils seraient du fait de la couleur de leur peau de viles mercenaires soudoyés par le Colonel Kadhafi, qui n’a rien trouvé de plus humiliant que de faire massacrer des Arabes, « le peuple élu de Dieu », par des descendants d’anciens esclaves ! Ils meurent, là bas, sous nos regards, de manière violente, dans l’isolement, dans la détresse. Dans notre silence. Dans notre indifférence. Comme s’ils n’avaient pas de droit, de dignité humaine tout court.

Les migrants sub-sahariens sont dépourvus de leurs droits en Libye, les réfugiés eux, sont non reconnus. Ils ont été ciblés en raison des informations distillées dans les télévisions occidentales et sur Al Jazeera selon lesquelles les miliciens pro Kadhafi sont de l’Afrique de l’Ouest. Jetés en pâture, les migrants noirs africains seront délestés de leurs biens. Ces oubliés de la crise libyenne pris dans un piège infernal sont dans une situation administratrice : migrants, migrants réfugiés, réfugiés doublement réfugiés s’ils arrivent  en Egypte ou en Tunisie. D’ailleurs malgré leur solidarité ces deux pays arabes en pleine révolution ont refusé d’accueillir des ressortissants de l’Afrique sub-saharienne. Rappelons que dans un de ses rapports aux Nations Unies, la Libye annonçait que ce sont les migrants qui ont apporté le Sida dans ce pays ! Les autres victimes invisibles de la guerre en Libye sont les familles des migrants qui ne reçoivent les transferts des migrants. Kadhafi avait demandé à l’Europe la bagatelle de 5 milliards de dollars pour barrer la route aux Noirs qui allaient changer la couleur de l’Europe blanche. Nous avions averti l’Union Africaine, les Chefs d’Etat africains sur le caractère xénophobe et raciste de tels propos. Aucune réaction ! Il est clair que dans cette guerre se joue la question noire, la problématique des migrants ouest-afriacins que l’Europe avait sous traitée avec le Colonel Kadhafi.

Alors que certains Chefs d’Etat africains s’exhibaient, fièrement, avec le Colonel Kadhafi, et se précipitent, aujourd’hui, à reconnaître la rébellion qui veut chasser le « Guide » ou « Dictateur » libyen du pouvoir, la situation des Noirs d’Afrique vivant  en Libye ne cesse de s’empirer. Nos sœurs et frères africains coincés en Libye meurent comme des mouches. Leur mort ne pèse pas sur la balance de la conscience humaine. Leur massacre, et leur abandon n’empêchent pas la terre de tourner !

La situation des migrants et des réfugiés africains en Libye constitue un paradigme ahurissant du cynisme des Etats et des dirigeants politiques au Nord comme au Sud. Alors qu’on impose à la Libye de porter, par la force, la camisole de la démocratie, à coups de canons et de massacres pour répondre aux exactions et autres violations graves des droits humains par le régime Kadhafi, les migrants africains et autres réfugiés vivent un calvaire indicible. Dans une complice indifférence des pays en guerre contre le Colonel Kadhafi  mais également de l’insouciance et de la médiocrité criarde des leaders africains, notamment de l’Union Africaine.

Le monde refuse l’évidence et se complaint dans une indifférence coupable face aux conditions de survie des Noirs d’Afrique vivant en Libye alors que l’OTAN continue à bombarder des cibles militaires en Libye et dont le but, clairement, inavoué est d’assassiner le très troublant Colonel, Muammar Kadhafi dont le régime tolérait les violences faites aux sub-sahariens. Ces violences se sont accentuées depuis le début de la rébellion à Benghazi et à Misrata.

N’ayant plus aucun choix que de fuir la Libye les migrants et réfugiés africains meurent en pleine mer. La détresse et l’agonie se prolongeant, pendant une semaine, pour ces bateaux que des navires ont tout simplement refusé de secourir. L’Otan, la France et l’Italie accusés nient ou se renvoient la patate chaude. Nous réclamons une enquête internationale pour déterminer les circonstances dans lesquelles les Africains ont été tués en Libye ou laissés sans secours une semaine durant sur les rives de la Méditerranée.

L’image de ces deux bébés brandis par les passagers d’un des bateaux pour implorer le secours restera longtemps gravée dans la mémoire de ceux qui ont refusé de sauver un être humain en détresse. Le droit sacré de la mer a été ainsi violé. Et demain l’humanitaire ne servira qu’à mettre du vernis sur les ongles des cadavres.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur des publications ContinentPremier.Com